| Zombie |
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Et pour ajouter à l'ambiance, envoyez cette musique, qui est pas mal pour une mid
(elle fait un peu moins de 40 ko)
"Zombie : Un jeu pour des soirées mortelles".Tel est le titre (et le commentaire du titre) du dernier JdR que j'ai acquis. Il en dit long sur le style. Mais bon, un jeu sur les morts-vivants, je me devais de l'avoir. Et je ne suis pas déçu.
Comme l'auteur le dit, Zombie, c'est deux jeux en un (si on voulait pinailler, ce serait même dix jeux en un, mais bon, on est pas là pour pinailler, enfin, pas vous en tout cas). Pourquoi ? Parce qu'il y a deux manières d'y jouer. Pas simplement en jouant un zombie plutôt qu'un vivant, mais par le style. A vous de voir si vous préférez vous faire "INS basique et les morts-vivants", ou bien "Zombie : la Décrépitude" (oui, je sais, je n'invente rien, c'est le titre du bouquin de jeu de rôle de la société Black Dog décrite rapidement dans "Cairn : Places of Power", mais ça prouve au moins que j'ai de la mémoire J ). Pour en revenir à nos moutons en décomposition, Zombie est donc un jeu où l'on peut choisir soit de se refaire les navets italiens les plus infâmes pour se fendre la poire (en fendant celle des PNJs, d'ailleurs), style Zombie Holocaust ou le Retour des Morts-Vivants 2, ou bien se refaire les excellents films italiens ou américains, comme la trilogie de Romero (Nuit, Crépuscule et Jour des Morts-vivants, le second étant plus connu sous le nom de "Zombie") ou le Retour des Morts-Vivants 1 (le plus sombre à ma connaissance). Le style d'écriture tend plus vers la première option, mais après tout, c'est plus agréable. Et à l'exception d'un nom (Edomsa, lisez-le à l'envers et revoyez les listes des Princes-Démons d'INS si ça vous dit toujours rien), les autres sont plus ou moins normaux, parfois assez tarabiscotés, mais je n'en ai pas relevé qui soient de la même veine que ceux d'INS.
Donc, le sujet du jeu est bien évidemment la zombification. Cinq types de zombies sévissent à travers la planète, selon leurs origines. Tous ont un même but : nous dévorer la cervelle et boire notre sang pour la faire passer. Bien entendu, cela a amené les gouvernements à réagir, plus ou moins violemment, et cela a mené à un monde où la plupart des gouvernements ayant subsisté sont des dictatures plus ou moins cachées (l'Union Européenne et les USA n'étant pas les plus subtiles), où la guerre civile ravage l'Amérique latine, où l'Afrique est retournée à l'ère tribale et où la Russie s'est pris deux claques nucléaires et ne s'en est pas relevée. Un monde bien joyeux, qui ne se trouve qu'à quelques années dans notre futur. Les types de zombies sont : viraux (comme ceux de la plupart des films), radioactifs, occultes (vaudou et cie), expérimentaux (Frankenstein & co) et âmes en peine (Brandon Lee, quelqu'un ?). Cependant, hormis à leur création (pouvoirs, modificateurs de caractéristiques, compétences), les cinq types sont identiques. Ces cinq types sont déjà modifiés dans ma première aide de jeu, histoire de ne pas perdre la main. J
La population civile ne connaît pas l'existence des zombies (on sait pas trop comment même des régimes totalitaires parviennent à ça, mais bon, ça fait l'objet de ma seconde aide de jeu) et les PJs vont très probablement la découvrir lors de leur premier scénar puis devenir des chasseurs de vampi… euh, de morts-vivants. Puis, au fil des scénars, arrivera ce qui devait arriver : un PJ, ou plus, va mourir. Et c'est là qu'on s'amuse : puisqu'on est à Zombie, pourquoi le PJ ne reviendrait-il pas de la tombe ? "Ouais, mais si c'est pour devoir affronter ses anciens potes, c'est pas drôle", me direz-vous. Certes, mais pourquoi les affronter alors qu'on peut faire équipe pour aller friter du méchant tout plein de sang et de cervelle ? Eh oui, les PJs peuvent être des zombies, sachant qu'ils conservent leur appétit pour la chair humaine. A eux de savoir gérer cela sans trop gêner leur entourage, et sans se faire repérer par l'armée ou les chasseurs de zombies, les premiers parce que vous les intéresseriez, mort ou mort-vivant, les seconds parce que vous les intéresseriez, mort ou mort.
Au niveau des règles, Zombie reprend, pompe, pourrait-on dire, le système de Chaosium. Les noms des caractéristiques ne sont pas les mêmes, il y a évidemment des variantes (sinon, on appellerait ça du plagiat, et c'est pas bien du tout). N'empêche qu'elles vont de 1 à 20. Les compétences sont mesurées en pourcentage. Lorsque l'on crée son personnage, on détermine sa classe d'âge. Cela va d'Enfant à Vieillard, avec Adolescent et Adulte entre les deux, et cela influe sur les caractéristiques et les compétences. Et il ne faut pas croire que c'est mieux de prendre un adulte. Même les vieux grabataires sont coriaces et peuvent se sortir des pires situations grâce à leur maîtrise de la Chaise roulante.
Zombie présente en plus pas mal d'améliorations rôlistiques. Déjà, les compétences sont classées en niveau (Apprenti, Professionnel, Expert, Maître). Ce niveau influe de façon non négligeable sur ce que l'on peut faire et c'est donc plus important qu'on ne le croit. Et en particulier, à la création, le joueur achète des niveaux, et non des %, ce qui rend la chose plus rapide et plus simple. Ses origines peuvent lui interdire certaines compétences (réservées aux enfants, aux travailleurs, aux vieillards, aux zombies). Ensuite, le système des Avantages et Inconvénients du fameux loup blanc a été repris, en moins poussé mais largement suffisant (en plus, il y a même des Marques du Destin pour les Zombies). Enfin, deux compétences originales sont à signaler. La première est Thriller, une compétence de zombie au nom rigolo mais aux effets terrifiants : les zombies la possédant peuvent se synchroniser les uns avec les autres sans parler. Pour des attaques en règle, c'est mortel. La seconde, Gunfight, semble une compilation de Feng Shui (jeu sorti début 2000 en France), car elle permet de faire des manœuvres liées aux flingues qui seraient normalement impossibles, comme recharger en sautant en l'air. Le système de combat, pour sa part, est aussi extrêmement fluide, bien qu'il existe une version avancée (dite "de la mort qui tue") déjà plus détaillée, mais qui conserve une bonne part de souplesse.
Bref, au niveau des règles, Zombie est très bien, et au niveau du monde, il est pas mal. J'ai particulièrement apprécié la description avec caracs de certains acteurs majeurs et mineurs du monde, plutôt qu'une suite de PNJs génériques. Pourquoi ? Simplement parce que cela permet de se faire une idée de ce qui se passe derrière la scène (au niveau des criminels, de certains gouvernements…) et aussi de savoir qui introduire au bon moment pour gêner ou aider les PJs. Après tout, s'ils rencontrent Ambre ou Molok, tant mieux pour eux. Je leur déconseille déjà plus de rencontrer Baba Yaga.
On peut par contre reprocher un certain manque de profondeur dans la description des sociétés. Même si l'histoire réservée aux MJs permet de comprendre des choses, certains éléments restent flous, et il est de plus difficile de savoir à quel point les zombies sont répandus. Théoriquement, ils devraient avoir envahi toutes les villes et les campagnes, mais ce n'est pas le cas, et on comprend mal pourquoi. Et puis, certains gouvernements sont extrêmement mal décrits. L'Afrique et l'Amérique du Sud sont les pires, mais l'Asie présente de nombreux défauts aussi.
Le plus gros reproche que l'on puisse faire au jeu reste lié à ce qui précède : le bouquin fait 256 pages, mais il se lit en huit heures : chaque page est occupée seulement au tiers par le texte. Si l'auteur avait donné plus de détails sur le monde, il n'aurait pas fait monter le prix pour autant du livre. Dommage. Maintenant, reste à voir aussi ce que donnent les suppléments. L'écran est sorti, mais je ne l'ai pas encore acquis.
Bien évidemment, un fan d'horreur comme moi ne pouvait pas se contenter du jeu pour son côté amusant, et toutes les aides qui pourraient venir traiteront le sujet d'une manière plutôt sombre, plus proche de l'épouvante. A l'heure actuelle, nous avons donc :
1) De nouvelles règles sur les zombies, qui présente quelques règles permettant d'avoir des zombies plus terrifiants, et bien entendu, des vampires (enfin, c'est pas VlM, quand même, loin de là)
2) Les zombies et le monde, qui explique comment les zombies s'intègrent dans les sociétés de 2010
3) La galerie d'images : Comme pour tout le reste du site, accompagnée de commentaires expliquant dans quel contexte chaque image peut s'intégrer.
